Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La première fois qu’il l’avait lue, c’était dans sa chambre à coucher.

Au lieu de se débotter, il était sorti précipitamment pour gagner l’appartement de Thérèse Soulas.

Thérèse Soulas n’était point chez elle.

Le général avait demandé Mlle de Champmas, qui était également absente.

Il avait alors quitté le château et pris la campagne, en donnant l’ordre aux domestiques de prier Mme Soulas de l’attendre si elle rentrait avant lui.

Tout en marchant, il relut la lettre qui était ainsi conçue :

« Une personne qui a beaucoup connu et fréquenté le général comte de Champmas, à Paris, lors de l’affaire du complot carlo-républicain, a l’avantage de le prévenir qu’il a été à cette époque, lui, M. de Champmas, la dupe et la victime d’une audacieuse machine de police.

» Ce qu’il y a de plus curieux, c’est que, dans toute cette histoire, la police était jouée sous jambe, aussi bien que M. de Champmas lui-même, par une association de malfaiteurs, assez avantageusement connue dans la capitale.

» La police manœuvrait dans l’intérêt de quelques personnages haut placés, qui avaient besoin d’une petite panique, mais, en réalité, elle tirait les marrons du feu pour MM. les H. N., qui avaient envie d’être les héritiers du général.

» Un agent de Vidocq, qui donna dès son début des preuves de singulier sang-froid, le nommé P. L. (il porte maintenant un titre de baron et le général le connaît du reste), fut chargé du principal rôle dans cette intrigue. On ne fait même pas allusion ici à l’arrestation du général, opérée par ce même P. L., qui était ici dans l’exercice de ses