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absolu. Ce qu’on entendait derrière la porte de gauche n’aurait point pu être défini, et même l’oreille la plus sûre aurait hésité sur la question de savoir si le martèlement périodique et sourd qui faisait vibrer la cage de l’escalier venait de là ou de plus loin.

Il semblait venir de là, mais c’était voilé et comme affaibli par une large distance. Néanmoins, à chaque coup, la cage de l’escalier subissait une profonde secousse.

Dans le recoin à main gauche de l’escalier, on ne voyait rien, sinon l’amas confus des pauvres combustibles, jetés là au hasard. Dans le recoin de gauche, un rayon pâle, pénétrant au travers des fagots, éclairait un superbe chat de gouttière, pelotonné commodément et occupé à se lisser le poil.

La première porte en montant à gauche portait le no 7 et c’était sa seule enseigne.

La porte du milieu, outre son no 8, avait une carte collée à l’aide de quatre pains à cacheter et sur laquelle était un nom, écrit à la plume : Paul Labre.

La troisième porte, celle d’où semblait venir le bruit périodique et inexplicable était marquée du no 9.

En bas, un coucou sonna cinq heures ; il se fit un imperceptible mouvement dans le recoin de gauche ; à droite, le chat dressa l’oreille dans son nid, derrière les fagots. La conversation devint plus distincte à l’intérieur de la chambre no 7 et le bruit des voix qui causaient se rapprocha.

La porte s’ouvrit, laissant échapper cette franche odeur de soupe dont nous avons déjà parlé. La chambre était grande et beau-