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Mortefontaine allait s’élargissant, à mesure qu’on s’éloignait de l’étoile. Elle était couverte d’un taillis de châtaigniers très épais qui cachait le sol tout semé de grosses pierres.

À deux cents pas de la Belle-Vue, Louveau trouva un quartier de meulière qui surplombait presque la route, et derrière lequel une sente de chevreuils rejoignait tortueusement la forêt.

C’était son affaire. Il ne chercha pas mieux.

— Tiens ! se dit-il, entendant vaguement la voix d’Ysole qui adressait à Paul Labre le bizarre appel qui avait si fort étonné ce dernier, la demoiselle cause : c’est un joli brin ! Ce serait dommage s’ils me disaient une fois de la mirer, celle-là. Faudrait le faire tout de même.

Il fourra une chique dans sa bouche, s’assit commodément et mit son fusil en travers sur ses genoux après en avoir examiné l’amorce.

En ce moment, Mlle Ysole de Champmas passait à son bras la bride de son cheval et montait le sentier escarpé qui conduisait à la Belle-Vue.

Paul était resté à la même place, toujours immobile et le chapeau à la main.

Quand Ysole arriva près de lui, elle avait aux joues une belle teinte rosée.

C’était peut-être du trouble ; — peut-être était-ce la fatigue de la montée.

— Je vous prie, dit-elle, d’attacher mon cheval. Il se peut que nous restions longtemps ici.

Paul Labre, le pauvre amoureux, et je ne serais pas surpris que certaines jolies paires