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vie pendant une semaine.

Méchant état ! Mais ceux qui payaient Louveau si maigrement ne lui laissaient point la liberté du choix.

Son collier de dogue esclave le serrait à la gorge.

Quant au gibier à abattre, Louveau le connaissait. On l’avait introduit dans un enclos, là-bas, à Mortefontaine, tout exprès pour qu’il le pût bien voir.

Louveau était un des deux intrus que Thérèse Soulas avait vus fuir au moment où Pistolet descendait de son arbre, dans l’enclos de Paul Labre.

L’affût devait commencer à midi.

Tous les jours, de midi à deux heures, le gibier désigné au fusil de Louveau prenait la même route pour aller de la maison de Paul Labre au château du général.

Louveau, dit Troubadour, reconnut aisément Paul Labre à la description qui lui en avait été faite.

C’était un premier point.

En l’espace de cinq minutes, il put constater en outre que deux personnes au moins avaient aperçu Paul Labre sur la plate-forme de la Belle-Vue-du-Foux, le monsieur de la calèche et cette belle demoiselle qui galopait sur un cheval fleur de pêcher.

Louveau ne faisait pas de zèle, cela lui suffit et il rentra sous bois, cherchant désormais une place commode pour son affût, une place où le tir fût aisé et la retraite assurée.

Ce n’était pas la partie difficile de sa besogne. L’endroit était merveilleusement propre à dresser une embuscade. La rampe qui descendait de la plate-forme à la route de