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de la société, ici près, et pour peu qu’on ne me casse pas les reins avant la fin de la séance, je donne bien ma parole sacrée que, cette fois, je saurai quelque chose !

Il se leva, et secoua les cendres de sa pipe.

Thérèse le regardait, indécise. Cette crainte vague et personnelle qui venait la frapper au milieu de préoccupations d’un genre si différent, impressionnait son instinct, mais avait peine à s’asseoir dans son esprit.

Pistolet n’était pas né pour faire trembler.

Dans sa bouche la menace la plus terrible suait le comique.

Néanmoins, quand il lui tendit la main d’un air courtois et galant, Mme Soulas donna la sienne et demanda :

— Ai-je quelque chose à faire ?

— Vous avez, répondit le gamin, à trouver M. le baron et à lui dire que je suis désolé de ne pas avoir eu l’honneur de le rencontrer. Je reviendrai à l’heure de son dîner, car il faut vivre. J’ai déjà mentionné les précautions à prendre pour la petiote. Vous avez, en outre, à toucher deux mots à votre mademoiselle Ysole de ses longues courses en forêt ; elle ferait mieux de rester à la maison aujourd’hui et demain… Après ça, qui sait ? Elle nous en remontrerait peut-être, cette belle fille-là : Elle doit en savoir long ! Et quant à vous, prenez un domestique pour vous reconduire au château de Champmas. Demain, je me chargerai moi-même de veiller sur vous. À vous revoir, maman. Vous ne me gardez pas rancune pour l’histoire du minet ? Ah ! les passions de la jeunesse ! Mou, mou, mou ! Elles vont rire sans moi ce soir, à Bobino. Je donnerais l’Odéon