dans la chambre no 9, ce soir… Toujours le même soir, parbleu !
Thérèse eut un sourire triste.
— Je n’ai pas peur de mourir, dit-elle. Et pourquoi me tuerait-on ?
— That’s the question, comme ils baragouinaient pendant mon séjour en Angleterre, répondit Pistolet. Vous le savez mieux que personne : c’est des gaillards qu’il faut être fort et adroit pour deviner leur jeu, et moi j’ai idée que M. Badoît a tort de se méfier de vous, dites donc ?
Thérèse fit un geste de fatigue. Pistolet, qui la regardait toujours entre les deux yeux, continua, suivant à travers son bavardage en apparence étourdi, le fil de son excursion diplomatique.
— Vous avez quelque chose sur la conscience, ça ne fait pas de doute, maman, hé ! là-bas ?
Mme Soulas ne put s’empêcher de tressaillir.
— Mais ce quelque chose-là, continua le gamin, ne peut pas être contre M. Paul, que vous aimiez comme un fils, autrefois.
— Je suis dévouée à M. le baron, dit vivement Thérèse, autant et plus que M. Badoît.
— C’est mon idée, pensa tout haut Pistolet. Mais alors, qu’est-ce que la pauvre petiote a pu vous faire ?
— Elle ! la chère enfant ! s’écria Thérèse.
— Stop ! interrompit le gamin. C’est de l’anglais appris dans mes voyages. Nous avons à causer nous deux. Tant pis si M. Badoît n’est pas content ! Attendez voir que je fasse ma ronde.
Il traversa le bosquet sans se presser et