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Elles ne contenaient, de part ni d’autre, aucune invitation.

Mlle Ysole ne s’était point mêlée à l’entretien, à la suite duquel la société, réunie en tribunal, avait décidé que le baron d’Arcis et la belle Ysole ne se connaissaient point, ou faisaient semblant de ne se point connaître.

Cette dernière opinion finit par prévaloir, attendu que le baron d’Arcis fut rencontré peu de temps après, rôdant autour de Champmas, dans les bois. Le monstre courait la prétentaine, tout en claquemurant sa pauvre petite femme !

Car cette jeune personne qu’il tenait prisonnière à la maison, devait être sa femme ou sa maîtresse.

Mais les cancans ne connurent plus de frein, quand on vit s’établir chez le général une femme déjà âgée, qui se nommait Mme Soulas, et qui fut surprise, par les soins de la société, faisant de courtes et mystérieuses visites à la maison du baron d’Arcis.

Désormais le scandale éclatait.

Le 15 septembre 1838, trois jours après le célèbre déjeuner offert par M. Badoît à Clampin, dit Pistolet, dans le cabinet particulier du cabaret de la rue de Jérusalem, Paul Labre et sa « petite femme » se promenaient, le long d’une ombreuse allée de tilleuls, dans l’enclos qui entourait la maison.

C’était une admirable matinée, chaude, mais pleine d’air vif et parfumé.

Paul Labre, jeune homme de vingt-quatre ans, pâle et grave, paraissait un peu plus