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proclamée tout d’abord fière, pimbêche, faiseuse d’embarras, et qui bientôt l’accusa sourdement « d’avoir eu une histoire. »

Paul Labre, ou M. le baron d’Arcis, comme on l’appelait maintenant, était, s’il est possible, plus sauvage encore que le général et sa fille.

Au moins, cette belle Ysole se promenait souvent à cheval en costume d’amazone, et rendait même quelques visites à la comtesse de Clare qui avait été un instant son chaperon, lors de la captivité du général.

M. le baron d’Arcis, lui, ne voyait absolument personne et semblait fuir toute rencontre.

Il vivait dans la propriété que sa tante lui avait laissée par testament déposé chez Me Hébert, notaire, rue Vieille-du-Temple, et membre du Caveau ; cet héritage convenait admirablement à son amour de la solitude.

La maison était, en effet, située au centre d’un grand jardin. On ne la voyait de nulle part. Une porte de l’enclos donnait, il est vrai, dans le bourg même de Mortefontaine, non loin de l’église, mais deux autres portes s’ouvraient sur la forêt.

Pour « la société » du voisinage, le baron d’Arcis avait une histoire, tout aussi bien que la belle Ysole de Champmas, et nous savons bien qu’au fond, la société ne se trompait ni pour lui ni pour l’autre.

Seulement, la société ne connaissait pas mieux l’histoire de Paul Labre que celle d’Ysole.