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d’autant qu’on lui disait que rien n’est péché pour une reine. Elle semait son argent de bon cœur. Malgré son âge, les passions de toute sorte s’éveillaient avec une violence étrange dans cette nature brutale et presque virile.

Elle rêvait la parodie de la grande virago du Nord et y faisait même des embellissements.

Tout allait bien. On avait pris époque pour le fameux mariage de la main gauche, lorsque l’arrivée de deux personnages nouveaux vint jeter un certain trouble dans le conseil privé de M. Nicolas, fils de saint Louis.

Le général comte de Champmas revenait habiter son château avec sa fille aînée, Mlle Ysole de Champmas.

Et un jeune homme étranger au pays, le baron Paul Labre d’Arcis prenait possession d’une maison sise au bourg même de Mortefontaine.

À dater de ce moment, le fils de saint Louis devint invisible, même pour ses plus fidèles adhérents.

La conspiration pour rire continuait cependant d’affoler les hobereaux du pays ; le drame noir marchait dans l’ombre et l’audacieuse comédie des noces royales se poursuivait à huis-clos, entre les quatre murs du château neuf.