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cinquante-deux ouvriers, — des lapins ! au dire du chevalier Le Camus de la Prunelaye, pêcheur de truites à la mouche.

Après la révolution faite, le chevalier de la Prunelaye devait être préfet de l’Orne, et M. Lefébure, l’ancien élève de l’école, avait bien voulu accepter le ministère des travaux publics.

Le vicaire de la paroisse de Mortefontaine trempait un peu là-dedans, à la condition d’être grand-aumônier de France et de Navarre.

Les deux fils Portier de la Grille et le neveu du Molard, y étaient jusqu’au cou, ainsi que la vieille demoiselle Des Anges, qui souhaitait cinq bureaux de tabac, pour les affermer très cher.

Deux beaux gars, ces Portier de la Grille, louches tous deux, mais non pas du même œil.

Ils en voulaient au gouvernement à cause d’un cantonnier qui ne leur tirait pas son chapeau.

Le neveu du Molard désirait du vin à discrétion et le droit de braconner dans la forêt d’Andaine.

Poulain, l’affûteur, faisait aussi la révolution expressément contre les gendarmes et les gardes-champêtres. Il n’était pas méchant quoiqu’on l’accusât d’avoir tué sa femme d’une ruade.

Les dénombrements sont bons dans les poèmes épiques. Il nous faudrait des pages entières rien que pour inscrire les noms des conjurés.

Leur plan était bien simple : s’emparer de la Ferté-Macé où l’on devait proclamer le