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maison plus petite et pareillement hideuse sortit de terre.

C’était la chapelle.

La chapelle, le château et leurs dépendances furent bâtis en trois ans, après quoi, le monsieur au grand carton alla fumer sa pipe ailleurs.

Il avait conscience de ressusciter l’art des jolis siècles. C’était un romantique de deux sous : précisément un de ceux qui ont tué le romantisme, cette belle chose, sous le poids écrasant de leur immense stupidité.

Mais pendant ces trois ans, que d’événements avaient eu lieu !

La Goret n’avait plus de barbe au menton, pas un poil : elle se rasait. Elle lavait ses mains jusqu’à des trois et quatre fois par semaine, bien qu’il n’y parût point. Elle portait des coiffes à broderies et des jupes de mérinos ; elle avait des souliers, elle s’enivrait avec du vin de Madère qu’elle mélangeait avec de l’anisette pour le rendre encore meilleur.

Dans sa ferme où les maçons avaient fait des réparations, il y avait un lit d’acajou plaqué.

On avait bouché le trou punais où mûrissait le fumier.

Deux paires de persiennes, peintes en bleu-perruquier, ornaient sa chambre à coucher. C’était splendide. Goret Ier et Goret II se seraient pendus à voir cela.

Feu Hébrard, décédé faute de quinze sous, en aurait eu une seconde attaque de mort subite.

Et les mystères ! Il y en avait à boisseaux !

Des allées, des venues ! M. Lecoq, qui pa-