de m’étouffer à la fleur de mon âge, ma compagne.
— Des légumes ! fit Clémentine. Ah çà ! ah çà ! expliquez-vous ! je suis sur le gril, moi, dites donc !
— Mame Landerneau, prononça gravement le gamin, vous allez participer à une anecdote curieuse, et ça vous fera plaisir, plus tard, de vous rappeler ces instants. Les commencements de notre connaissance que nous allons nouer ensemble indélébile se mélangent à un travail honorable. Ça portera bonheur à not’félicité. Voilà l’ordre et la marche du secret : ayez la bonté d’écouter attentivement.
La marchande était tout oreilles. Pistolet reprit en lui envoyant un baiser :
— Moi, dessous, pas vrai ! Dessus, le paillasson ; et encore par dessus, les légumes. Est-ce clair ?
— Et après ?
— Après, vous prenez vos brancards et la rue Saint-Honoré jusqu’au passage Saint-Roch, dont il a été mention, vous entrez dans le passage et vous stationnez devant la porte de la Grande-Bouteille, qu’est un cabaret, tenu par un citoyen nommé Joseph Moynet, en ayant soin que le côté gauche de votre voiture soit tourné vers l’entrée du marchand de vins, à cette fin, que moi, dans mon confessionnal, je puisse y jeter, à l’intérieur, le coup d’œil de l’amitié… comprenez-vous ?
— Oui, répondit la marchande.
— Et qu’en dites-vous ?
— Que vous êtes rudement malin, mais…