Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tine ! C’est pour le malheureux jeune homme, ravi à ses parents !

— Faut faire tout ce qu’il veut, ce démon-là ! grommela la marchande.

Pistolet déchargeait déjà la charrette. Quand Mme Landerneau revint, la charrette était vide.

Pistolet prit la vrille et pratiqua cinq ou six trous à la paroi gauche, après s’être couché au fond bien commodément et avoir pris la mesure de l’endroit où portait sa tête.

La marchande le regardait faire et demandait de temps en temps avec une curiosité croissante :

— Quoi que vous allez brocanter, Monsieur Clampin ? C’est trop drôle !

— Pas de secrets pour vous, la petite mère, répondit Pistolet. Vous en êtes une moitié de moi-même, quoi ! C’est le commencement de l’opération. Est-ce qu’on voit les trous en dehors ?

— Pas beaucoup.

— Virez un petit peu l’embarcation ; qu’on juge l’effet.

Quand les trous pratiqués à la vrille se trouvèrent en face de la porte, Pistolet commanda halte, et y appliqua ses yeux en dedans.

— On sera là en loge grillée, dit-il joyeusement. Au paillasson, maintenant !

— C’est pour mettre sous vous, le paillasson, Monsieur Clampin ?

— Non, idole, c’est pour mettre sur moi.

— Et pour quoi faire, Monsieur Clampin ?

— Pour empêcher les différents légumes