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teurs.

— Vous repasserez, ma poule, disait-elle ; une autre fois, mon bijou ! Au jour d’aujourd’hui je n’arrête pas, le feu est à la maison.

L’établissement de Mme Landerneau se composait d’une chambre sous les toits, et, au rez-de-chaussée, d’un hangar couvert où elle remisait sa voiture.

Pistolet la rejoignit à la porte du hangar et lui dit :

— Entrons, la petite mère, c’est ici qu’on va vous révéler le secret des secrets.

Mme Landerneau entra, laissant la voiture à la porte.

Pistolet ajouta :

— La voiture aussi ! Elle fait partie intégrante des mystères. Allez-y, Clémentine.

Clémentine, modèle d’obéissance, y alla et introduisit la charrette au milieu des légumes amoncelés.

— Les salades y auront part aussi, au secret, dit Pistolet, et les carottes. On va monter une mécanique qu’aurait du succès au théâtre. Courez me chercher une vrille et un paillasson, amour que vous êtes, pendant que je vas décharger tout ça. En avez-vous des attraits, bijou de femme !

Clémentine resta un instant indécise.

— Une vrille ! murmura-t-elle. Un paillasson ?…

— Demain, répliqua Pistolet, on échangera les serments de s’aimer jusqu’à l’éternité aux Barreaux-Verts. Aujourd’hui, c’est l’ouvrage du dévouement. Allez-y, idole de Clémen-