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vot’époux. C’est tout ce qu’il y a de plus affaire de confiance. Voilà l’histoire en succinct : Un jeune homme, enlevé à sa famille éplorée… passage Saint-Roch : pas les parents de la victime, mais bien le tyran qui l’opprime, rapport à ce qu’il est payé par les oncles qui comptent hériter du père. Je ne dirais pas ça à mon notaire ! Vous seule au monde en avez le secret. Et que c’est dangereux pour moi de me montrer aux alentours de l’établissement parce qu’on m’y connaît… Alors, dans le besoin pressant que j’ai d’y jeter un coup d’œil, j’ai songé à vous.

— À moi ! répéta la marchande étonnée.

Pistolet se compromit jusqu’à lui toucher le menton.

— Farceuse de petite mère ! dit-il, vous l’avez encore plus coquin que Mèche : j’entends l’œil ! M’aimera-t-on un petit peu, Clémentine ?

Clémentine éclatait d’orgueil et de joie.

— Alors, en route ! commanda le gamin. Zéphyr ! Pas accéléré ! On va vous expliquer la chose à la maison.

— Chez vous, monsieur Clampin ?

— Chez vous, Mame Landerneau. Vous y possédez les moyens de me tirer d’embarras en sauvant la jeune victime, duquel la famille vous en aura une reconnaissance éternelle.

Clémentine reprit ses brancards et roula vers la rue Aubry-le-Boucher où était son domicile. Tout le long de la route, dans son triomphe sentimental, elle rebutait les ache-