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du mur qui séparait Paul Labre de ses interlocuteurs. C’était, en effet, à cause de la conformation des lieux, un simple pan de briques, posées debout et fermant le côté droit de la chambre, à partir de l’endroit où la courbe cessait.

Au contraire, le pan opposé, légèrement renflé, avait toute l’épaisseur des pierres de taille, bâtissant la tour du coin.

Cependant, au moment où Paul Labre commençait à écrire, ce bruit sourd et continu que nous avons entendu tant de fois et qui déjà l’avait arraché à son travail, se fit ouïr de nouveau.

Il semblait que des mineurs fussent occupés à pratiquer une sape de l’autre côté de la muraille, massive comme un rempart.

La plume de Paul resta un instant suspendue. Il écouta. Puis il murmura, comme il avait fait pour le foulard rouge :

— Que m’importe désormais ?

Et il se reprit à écrire.

Dans la chambre où était Mme Soulas on continuait de causer tranquillement, et l’on causait de Paul, car son nom prononcé revenait à chaque instant. Mais il n’entendait plus. Sa plume allait et traçait la suite d’une longue lettre.

Ce qu’il écrivait était ainsi :

« … J’arrive à l’aveu terrible et que je ne pouvais te faire qu’au dernier moment. Ce M. Charles, chez qui M. Lecoq m’avait placé, s’appelait V… de son véritable nom. Je l’ignorais.

» Tu as bon cœur, Jean, tu n’accuseras pas notre mère qui avait sollicité elle-même