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— Parce qu’il était aussi avec M. Coyatier, le soir du matou, — là-haut.

— Ah çà ! fit Badoît, ils étaient donc une douzaine ?

— Ils étaient trois, répliqua Pistolet : Coyatier, Coterie qui était maçon, et Landerneau qui était menuisier. Coyatier avait un pic d’ouvrier terrassier, Coterie avait un marteau, sa truelle et son auge, Landerneau avait sa boîte d’état. Quand ils sortirent Landerneau portait une valise.

Badoît le regarda en face.

— Alors tu sais ce qui s’est passé ici dessus ? prononça-t-il à voix basse.

— Vous aussi, patron.

— J’entends : tu sais les détails ?

— Non, mais je les saurai quand je voudrai.

Badoît baissa encore la voix.

— Lequel des trois, demanda-t-il, est allé, le lendemain, chez le notaire de la rue Vieille-du-Temple ?

— Quant à ça, répondit Pistolet, ni vu ni connu ! j’ignorais ce détail, quoique j’y suis allé, moi aussi, le lendemain du fameux soir, dans cette même boutique du notaire de la rue Vieille-du-Temple, et que ça m’étonna d’entendre les clercs qui parlaient de M. Labre. Moi, j’étais là pour me ranger. Mais nous ne mangeons plus, patron ! Au diable les Habits-Noirs, jusqu’après le café ! Une idée ! je va vous raconter mes voyages, et nous reprendrons votre commerce au dessert.