alors la récréation de la servante à tout faire d’un herboriste et je donnais des consultations gratuites dans le quartier, moyennant vingt-cinq centimes de pourboire. J’en ai sauvé, des chevaux de citadines ! Landerneau vint me demander combien lui coûterait une maladie d’yeux incurable. Je demandai à la bonne, qui demanda à son marchand de fleurs de tilleul, et mon Landerneau eut sa maladie : à preuve qu’il est resté deux ans aveugle. Le soir du matou, il était avec Coyatier, vous savez ?
— Ici ? dit M. Badoît en tressaillant.
Pistolet regarda le plafond et répéta :
— Ici.
— Et tu sais où le retrouver ?
— À peu près. Il est riche et fait semblant de ramasser des chiffons. Je connais mame Choufleur, son épouse actuelle, qui voiture les quatre-saisons.
Il s’interrompit pour crier d’une voix de rogomme :
— À deux sous, le gros tas, à deux sous.
Puis il reprit gravement :
— Un amour de femme !
Badoît lui versa à boire avec enthousiasme.
— Tu vaux ton pesant d’or ! s’écria-t-il.
— Garçon ! des balances ! fit Pistolet qui but après avoir salué.
Il reprit encore :
— Et je connais aussi le frère de sa première femme, Coterie, dit le Réveil de Pantin-la-Galette, ancien compagnon maçon qu’on a chassé du Devoir et qui balaie en chef à la Chambre des pairs.
— Pourquoi me parles-tu de celui-là ?