Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

net qu’elle aimait tant ?… Mou ! mou ! mou !

— C’est toi l’auteur de sa catastrophe, gredin ! fit Badoît en riant.

— Hélas oui ! je le piquai le dernier jour… avant de me ranger… et c’est en le guettant que je reconnus le marchef qui écrivait ce nom de Gautron, sur la porte du no 9, avec de la craie jaune. C’est drôle ! toutes ces choses-là m’avaient passé, depuis trois ans, et maintenant que je suis ici, voilà qu’elles me reviennent en grand !

— Il faut qu’elles te reviennent, prononça tout bas M. Badoît. Nous sommes dans ces affaires-là jusqu’au cou, présentement.

— Ah bah ! fit le gamin. Est-ce qu’il s’agit encore du marchef ?

— Un peu.

— Et de l’homme assassiné en haut ?

— Beaucoup.

— Eh bien ! dit Pistolet en mettant la main sur le bouton de la porte, pour parler de la chose, on sera bien là, aux premières loges, c’est sûr ! Mais pour déjeuner… Après ça, il y a si longtemps ! et le père Boivin cuisine pas mal. Seulement, pas de gibelotte, rapport au matou de maman Soulas ! Je l’entends toujours, la pauvre femme : mou, mou, mou ! Elle avait une polissonne de voix si douce ! La gibelotte me ferait mal à l’estomac, ayant conservé toute ma sensibilité d’autrefois.

Il entra et son regard fit le tour des murailles.

— En haut, c’est boisé, dit-il. Êtes-vous quelquefois retourné en haut, Monsieur Badoît ?

— Jamais, répondit l’ancien inspecteur,