Tout son corps ruisselait, mais les cheveux jaunes et crépus qui se hérissaient sur son crâne étaient parfaitement secs.
— Un vilain oiseau tout de même, pensa le matelot.
— Qu’est-ce que tu veux au capitaine, moucheron ? ajouta-t-il tout haut.
Le petit homme maigre passait lestement son pantalon.
— Moucheron, répondit-il, n’est pas un terme qu’on s’entre-colle dans la conversation des gens comme il faut. Ce que j’ai à dire au capitaine, c’est des secrets d’importance de l’autorité.
Le matelot se mit à rire. Le petit homme chaussa ses souliers éculés à l’aide de son doigt en guise de corne, puis il revêtit sa blouse.
Sa toilette était achevée.
Les chaussettes, la chemise et le chapeau avaient peut-être existé autrefois.
— Là ! fit-il. Me voilà en grande tenue et prêt à parler au capitaine.
— Qui est-ce qui bavarde dans l’embarcation ? demanda justement celui-ci.
Le matelot toucha une mèche de ses cheveux et répondit :
— C’est un petit ouistiti de pâlot d’enfant de troupe ou pas grand’chose qui veut vous causer de la part des commissaires, à ce qu’il dit.
M. Legoff se pencha sur la balustrade à son tour. L’apparence du petit bonhomme ne lui inspira aucune confiance.
— Comment es-tu venu dans mon embarcation, failli merle ? demanda-t-il brus-