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ritable, Paul se laissa tomber sur une chaise qui était auprès de lui.

Ses jambes défaillaient, et il appuya ses deux mains contre sa poitrine.

M. Hébert, qui se méprit, voulut dire :

— N’ayez pas peur…

Paul l’interrompit d’un geste nerveux et murmura :

— J’ai peur… j’ai horriblement peur ! J’attends mon frère depuis hier au soir. Répondez-moi : mon frère est grand, beau, bien fait, brun. Comment est l’autre ?

— Blond, tirant sur le roux, répondit le notaire ; petit, gros, laid… et, s’il faut dire la vérité, l’air d’un coquin depuis les pieds jusqu’à la tête.

Paul se dressa sur ses jambes chancelantes.

— Si cet homme-là a les papiers de mon frère, dit-il d’une voix rauque, c’est que mon frère a été assassiné.

— Ou volé, Monsieur Labre, ou volé, rectifia le notaire. Je vous prie d’être persuadé que je prends bien part à votre situation douloureuse.

Paul recouvrait déjà son calme. Il demanda :

— L’homme qui s’est présenté vous a-t-il laissé son adresse ?

— Naturellement, répliqua le patron qui feuilleta son carnet : M. Jean Labre, baron d’Arcis, rue du Pont-de-Lodi, 3.

Paul se dirigea vers la porte.