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où la porte s’ouvrait, celui-là ne ressemble pas du tout à l’autre ! C’est même étonnant que deux frères puissent être si différents… Monsieur, prenez donc la peine de vous asseoir. C’est à M. Labre (Paul) que j’ai l’avantage de parler ?

— Oui, Monsieur, répondit le nouvel arrivant.

— Très bien. Vous ne vous formaliserez pas, Monsieur, si je vous dis que vous avez montré peu d’empressement à vous occuper d’une affaire qui…

— Je ne lis jamais les journaux, interrompit Paul, et je suis pressé. Veuillez me dire ce dont il s’agit.

— Monsieur Labre, prononça sentencieusement le patron, moi aussi, je suis pressé. Le notariat n’est pas une sinécure. Avez-vous vos papiers ?

— Je n’ai aucun papier, Monsieur.

— Monsieur, c’est fâcheux.

— Mais, reprit Paul, en cas de besoin, je puis vous les présenter avant une demi-heure.

— Très bien ! alors, Monsieur Labre, vous êtes venu chercher un simple renseignement ?

— En venant, je réponds à votre invitation.

— Très bien, très bien ! Vous formaliserez-vous, Monsieur Labre, si je vous demandais quelle différence d’âge il y a entre vous et M. votre frère ?