Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étrangers à l’étiquette des cours. Sa principale clientèle était composée de ces hommes hardis et chevaleresques qui, dédaignant le travail manuel et les professions libérales, vivent de la protection qu’ils accordent aux belles. Ils ne jouissent pas de l’estime publique.

À ce fonds, hélas ! considérable, se joignaient quelques gendarmes, des inspecteurs, des garçons de bureau, des pompiers et des rats de Palais, brûlés dans les autres gargotes de la Cité.

La tour, ou plutôt les tours, représentaient la partie galante de l’établissement.

J’ai le frisson en touchant à cela. Vénus pudique, dans les petits oratoires octogones qui formaient les divers étages de la tour principale, se serait voilé la face jusqu’aux genoux.

Néanmoins il y venait des cuisinières de marchands d’ustensiles de pêche, pour fréquenter des gendarmes en tout bien tout honneur.

Dans ces boîtes on tenait aisément deux preux et deux demoiselles. Le père Boivin, ce faiseur de mots, disait : « En bourrant, on en met huit ! Et ça tient ! »

Au 3e étage les « cabinets » s’arrêtaient. Les combles étaient loués en garni.

Le garni se composait en tout de trois chambres : celles de Paul Labre, celle de Thérèse Soulas, qui couronnait la maison no 3, et celle de « Gautron, à la craie jaune », qui occupait le faîte de la Tour Tardieu.

Il n’est pas inutile de noter qu’en 1834, la