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vers Paul, récompensé au centuple par son dernier regard.

La nuit était désormais fort avancée.

La première fois que Paul écouta l’heure, cinq coups tintèrent à l’horloge de la Sainte-Chapelle.

Au-dehors, les bruits de Paris naissaient.

Paul ouvrit sa fenêtre, parce qu’une odeur de linge brûlé emplissait la chambre. Le feu avait gagné les copeaux jetés tout autour du foyer, puis la chemise de l’enfant que Paul avait mise à sécher sur les chenets.

Il ne donna pas grande attention à l’accident. On pouvait pardonner au feu cette fredaine ; il avait fait tant de bien.

Paul revint s’agenouiller près du lit et n’en bougea plus. Il n’avait pas changé de vêtements.

À vrai dire, depuis son retour, sa pensée ne s’était pas tournée un seul instant vers lui-même. Son linge et ses habits avaient séché sur son corps.

Une heure se passa, puis deux ; le grand jour inondait la chambre de Paul, et Mme Soulas, sa voisine, n’était pas encore rentrée.

Paul songeait à elle quelquefois, car la bonne dame avait part à ses calculs, c’était sur elle qu’il comptait pour donner à sa protégée ces soins qui n’appartiennent qu’aux femmes.

Mais il songeait surtout à l’enfant.

Dans sa pensée et en attendant qu’elle pût dire son nom, il l’appelait Blondette, — depuis que le premier rayon du matin avait fait resplendir l’or de ses admirables cheveux.

Blondette dormait toujours. Elle dormait bien. Son sommeil était calme, presque souriant.

Depuis quelques instants, Paul souriait