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Pourquoi ?

Nous n’avons pas à recommencer son portrait que nous avons peint en pied dans les Habits-Noirs. Il ne fera que glisser dans ce récit. C’était un philosophe.

Une fois, il avait mis un billet de mille francs dans la main d’un pauvre diable, tout exprès pour troubler une conscience hésitante, se créer un complice involontaire et acheter, à cent mille pour cent de rabais, l’influence qui devait le rendre maître d’un des plus clairs esprits de la finance moderne.

Ces mille francs, semés, devaient fleurir en une gerbe de millions illustres, sous la raison sociale : baron J.-B. Schwartz et compagnie.

Chaque action de Lecoq avait un but. Ici, le but de Lecoq nous échappe en partie, sans doute parce qu’il fut manqué. Encore pouvons-nous deviner.

La baronne cachait Lecoq à son fils : elle avait honte. Paul Labre a dit dans sa lettre à son frère qu’il ne connaissait pas Lecoq.

Mais Lecoq le connaissait.

Lecoq connaissait tout le monde.

Cet étrange travailleur du mal, populaire dans les bas-fonds de la vie parisienne sous son nom de Toulonnais-l’Amitié, notable parmi les classes aisées sous l’espèce de M. Lecoq de La Perrière, avait encore d’autres noms.

La source où je puise donne à entendre qu’il laissa une trace profonde dans l’organisation mixte, tentée par la police du règne de Louis-Philippe.

On essaya, sous ce roi, de dresser des loups à la chasse pour battre la forêt de Paris.

Entre ces loups, il en est un dont le nom est légendaire.