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Paul Labre, au lieu de se rasseoir devant la tablette du secrétaire qu’il venait évidemment de quitter, car l’encre de la page commencée brillait encore, marcha d’un pas incertain vers la fenêtre et regarda au-dehors. Outre ces corps de bâtiments qui bordaient le jardin sur la droite, on voyait au fond une ligne de maisons régulièrement alignées et qui devaient former le revers d’une rue tirée au cordeau.

Sur la gauche, le mur bordait le quai, laissant voir, de l’étage où se trouvait Paul, une échappée de paysage parisien : la Seine et au-delà, le quai des Augustins terminé par la descente du Pont-Neuf, par-dessus lequel la Monnaie se profilait au-devant de l’Institut.

Une maison assez haute et d’aspect sévère à laquelle s’appuyait le mur du jardin, coupait ici le tableau comme la ligne droite d’un cadre.

Nous en avons assez dit pour donner à peu près la situation topographique de cette lucarne, éclairant l’indigent garni de Paul Labre. Elle s’ouvrait sur les derrières de la rue de Jérusalem, à l’angle formé par le quai des Orfèvres ; le jardin qu’on voyait au-dessous était celui de la Préfecture, dont les bâtiments s’étendaient sur la droite, rejoignant la Sainte-Chapelle.

La ligne des maisons régulières était le revers de la rue Harlay-du-Palais.

La chambre de Paul Labre elle-même était l’intérieur du tourjon accolé à la fameuse tourelle qui faisait le coin de la rue de Jéru-