haute pyramide avec des aménagements intérieurs qui formaient voûte. On pouvait habiter là-dedans.
Il n’y avait qu’une planche à traverser. M. Badoît et les deux agents passèrent.
— Stop ! fit encore Pistolet au moment où ils mettaient le pied sur le bateau.
Et le jeu de bascule, précédemment décrit, eut lieu : une tête sortit de l’eau, l’autre y rentra.
Quand le marchef reprit haleine, pour la quatrième fois, il était en face du bateau de charbon et les trois agents, accoudés sur le plat-bord, le regardaient.
Coyatier vit ces trois têtes et ne put s’empêcher de rire, car il était foncièrement fanfaron.
— Holà ! hé ! Monsieur Badoît, dit-il, et les autres, vous n’êtes pas maladroits, savez-vous ? Vous voilà dans une bonne barque, bien à votre aise ; allez-vous la manœuvrer à la voile ou à la rame pour venir me chercher ?
— Premier exercice ! prononça une voix tout auprès de son oreille. Attention, Monsieur Badoît !
Le marchef se retourna en jurant un crébleu sonore, mais il ne l’acheva pas ; sa tête descendit sous l’eau qui s’agita longtemps, comme si elle recouvrait une lutte.
Pistolet reparut le premier et fit la planche, disant :
— Explication du premier exercice : le marchef pincé par le pied droit et tâchant de m’empoigner, au fond… mais cherche ! Il a dû boire un coup d’une chopine et demie.
— Méfiance ! cria Badoît.
— Pas peur ! On a joué à cacher la baguette avec les poules d’eau de l’étang de Ville-d’Avray, et on a gagné !… Bonsoir, monsieur Coyatier, pas mal et vous ? Qu’est-ce qu’il y avait donc dans votre paquet ?
Le marchef arrivait sur lui impétueusement. C’était un beau nageur. Chacun de ses élans gagnait deux brasses.
— Tiens ! tiens ! fit Pistolet qui l’évita par une culbute à fleur d’eau, vous avez votre couteau dans les dents, marchef, ça doit gê-