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— À moins de vous lancer à l’eau, ajouta M. Mégaigne, comme s’il eût voulu lui suggérer un expédient.

M. Mégaigne n’avait pas la réputation d’être aussi brave que le chevalier Bayard.

— Venez-y voir, méchants pékins d’assommeurs ! répondit le marchef dont les dents grinçaient. On va vous servir, arrivez ; à qui le tour ?

Martineau et deux autres agents étaient un peu en avant de la ligne.

Coyatier, se tournant brusquement, appuya ses deux poignets au parapet et lança une double ruade.

Les deux agents tombèrent ; l’un d’eux avait eu la tête fracassée par le talon ferré du bandit.

Martineau s’était lancé sur lui ; mais Coyatier, prompt à la parade, lui donna de son coutelas dans la poitrine et passa d’un seul élan au travers du cercle.

Il aurait pu fuir, si Chopand ne lui eût déchargé un coup de sa canne plombée sur le crâne.

Le bandit chancela et poussa un hurlement.

Il se retourna par l’instinct de vengeance qui prend la bête, et planta son front, comme un bélier, dans le creux de l’estomac de Chopand, qui tomba foudroyé.

— Tiens ! tu as la vie dure, toi, Pierrot ! dit-il en reconnaissant Pistolet qui cherchait à le prendre aux jambes. Attrape et ne t’en vante jamais !

Il voulut le saisir aux cheveux ; mais le gamin, glissant comme un reptile, s’échappa en laissant quelques poils jaunes entre ses doigts, et Coyatier, entouré de près, avait trop à faire pour le suivre.

— Rendez-vous, Coyatier, dit encore Ba-