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tait entouré.

Il se lança à gauche sur le Pont-Neuf où personne ne paraissait.

Les deux hommes qui gardaient le pont à droite se replièrent immédiatement, rejoignant M. Badoît et ses compagnons, lesquels s’arrêtèrent à l’angle du pont.

Il y eut un cordon de formé : cinq hommes et Pistolet qui se tâtait les reins en grondant :

— Brutal, je te revaudrai ça !… tu m’as appelé grenouille !

Il ajouta :

— Qui donc guette au quai de l’Horloge ?

— Le père Moreau, répondit Badoît.

Pistolet mit ses deux mains en visière au-dessus de ses yeux.

— Le voilà couché, là-bas sur le trottoir, dit-il. Si le marchef avait pris par là, nous le manquions… Qui garde la rive gauche ?

M. Chopand, M. Mégaigne et le reste.

— Nous le tenons ! s’écria le gamin, à moins qu’il soit le diable ; mais, quoique ça, je voudrais bien savoir ce qu’il déménage sous son bras… Attention !

Au lieu des niches espacées maintenant le long des deux trottoirs du Pont-Neuf, il y avait alors des pavillons, loués à de petites industries.

Le dernier pavillon, à droite, était occupé par un marchand de briquets phosphoriques du nom de Fumade ; dans le pavillon de gauche, on vendait des brosses, des onguents et du cirage. Il s’y trouvait en outre un homme de l’art pour tondre les chiens, couper les chats et aller en ville.