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Il descendit l’escalier lestement, après avoir laissé son « outil » dans la serrure comme cela lui avait été ordonné. La porte de la rue était grande ouverte ; il examina du mieux qu’il put la perspective du quai, à droite et à gauche, et prit sa course vers la rue de la Barillerie.

C’était son chemin direct pour gagner ce cabaret suspect, l’estaminet de L’Épi-Scié, situé au bout du chemin des Amoureux, dans les terrains vagues qui abondaient alors entre la rue d’Angoulême et le faubourg du Temple.

Il eut d’abord espoir. Le quai, en apparence, était complètement désert ; et comme Paris, en ce temps, économisait l’huile de ses réverbères les nuits de lune, il avait quelque raison de croire qu’il pourrait croiser, au besoin, un agent attardé, sans être reconnu.

Il marchait au beau milieu de la voie, lentement et d’un pas solide, pour ne pas exciter les soupçons.

Comme il longeait le mur des jardins de la préfecture, lequel, nous le savons, rejoignait la maison qu’il venait de quitter aux derrières de l’établissement Boivin, il entendit un léger bruit à sa gauche et leva vivement la tête.

Le faîte du mur, nivelé au cordeau d’un bout à l’autre, avait une sorte de rugosité à son centre.

Cela semblait gros comme une tête d’enfant ou comme un chat.

Coyatier passa, mais son cœur commençait à battre.