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respect pour le cadavre tiède de sa victime, et demeura immobile.

La porte no 9 s’ouvrit, et Pistolet vit quelque chose de singulier.

Il faisait jour encore à l’intérieur de la chambre. La porte qui s’ouvrait en dehors montra son revers. Elle était doublée d’un matelas.

— Pour qu’on n’entende pas les coups de pioche, pensa Pistolet. Pas bête !

Un homme de taille herculéenne, que la lumière prenait à rebours, se montra sur le seuil. Il écouta et regarda. Puis il sortit et promena un morceau de craie sur les planches de la porte.

— Il met son nom, pensa Pistolet. On va voir.

Ce fut tout. L’homme rentra et poussa le verrou de la porte en dedans, mais pour rentrer, il avait mis en lumière son profil perdu, et Pistolet murmura d’un ton de surprise profonde, où il y avait bien quelque frayeur :

M. Coyatier ! le marchef !

— Mais voyons voir l’étiquette qu’il a collée sur sa boutique ! ajouta-t-il.

Une allumette chimique grinça et fit feu. Pistolet l’approcha toute flambante de la porte du no 9 et put lire ce nom : Gautron.

Ce nom était tracé avec de la craie jaune.