— Entrez.
Chacun regarda les mains du boule-dogue qui passait le seuil, comme si on se fût attendu à y voir du sang.
— Bonjour, marchef, fit le Père, comment vas-tu, mon bon cher garçon ?
— Tout doucement, répliqua l’assassin qui resta près de la porte ; merci.
— Quelles nouvelles nous apportes-tu ?
— C’est fait.
Le Père eut un sourire triomphant et souleva légèrement son voile pour lancer à la ronde un regard content.
— Connaissais-tu le général ? demanda Lecoq au marchef.
— Non, répondit celui-ci.
— Comment sais-tu si c’est lui que tu as tué ?
Coyatier répondit avec rudesse :
— Puisqu’il devait venir et qu’il est venu.
Le Père se frotta les mains. Lecoq demanda encore :
— Comment était-il fait, le général ?
— Je ne l’ai vu qu’à terre, répondit le bandit.
— Comment était-il habillé ?
— En voyageur, avec une valise sous le bras.
Le Père tourna ses pouces et murmura modestement :
— Tout m’a toujours réussi, que voulez-vous ? Ce n’est pas le talent, c’est la veine… Hein, l’Amitié, qu’en dis-tu, mon bijou ?
— Papa, répliqua Lecoq, je baisse pavillon : nous ne sommes pas dignes de dénouer les cordons de vos souliers.