— Et réussit-elle à cacher ses mille écus de rente au soleil ? demanda le vieux d’un air goguenard. Dis-nous ça, ma chérie.
— Elle est inscrite au rôle des contributions foncières du département de l’Orne, répondit Marguerite, pour une somme de 22,876 fr.
— De revenus ! s’écria-t-on de tous côtés à la fois.
— D’impôts, rectifia la comtesse ; elle paie en outre 14,000 fr. dans les départements voisins.
— Sangodemi ! jura le Père. C’est un conte à dormir debout.
— De plus, continua Marguerite, chaque semestre, le banquier d’Alençon touche 1,350 fr., somme égale à son ½% de commission, pour l’encaissement des rentes sur l’État, inscrites au nom de ma bonne femme.
— Venez m’embrasser, charmante, s’écria le vieux enthousiasmé.
Marguerite se prêta de bonne grâce à cette fantaisie, d’autant mieux que cela lui donna l’occasion de murmurer à l’oreille du Père :
— Je ne donne pas l’affaire, je la vends, et très cher.
Pour la seconde fois, on frappa à la porte, et de la même manière. Les membres du conseil mirent leurs voiles de nouveau.
— Qui est là ? demanda le vieux.
— C’est moi, répondit une grosse voix enrouée.
— Qui toi ?
— Gautron.
Il y eut une certaine émotion dans l’assistance, quand le père commanda :