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tager mal à propos. Eh bien ! le séjour de la capitale ne vaut rien pour ce pauvre Coyatier, et l’air de Corse est favorable aux jeunes poitrinaires. Coyatier et l’enfant vont partir ce soir pour Sartène, ce qui donne le problème exactement résolu : cette intéressante Ysole est unique héritière et devient princesse. J’ai dit. Pardonnez les fautes de l’auteur.

Il y eut un murmure d’approbation. Chacun tenait à ce que le Père fût content.

— Merci, mes enfants, dit-il en repliant ses notes. J’aurais fait mieux autrefois, c’est clair… que voulez-vous ? En attendant que le marchef vienne à l’ordre, j’accorde la parole à notre adorable comtesse, qui va nous égrener son petit chapelet.

— Auparavant, objecta Corona, je voudrais faire observer que le prince en est quitte à trop bon marché. Doublons.

— Nous aurons besoin du prince pour mon affaire, dit Marguerite, absolument besoin.

— Voyons l’affaire de Marguerite ! décida Lecoq, dont le regard se fit rude en choquant celui du comte Corona. Marguerite a la parole.

— Ce ne sera pas long, répliqua la jeune femme. Dernièrement, pendant que j’habitais le château de Champmas, en Normandie, pour tenir lieu de chaperon aux deux filles du général, j’ai découvert un trésor : c’est une paysanne avare et qui essaie de dissimuler sa fortune. Elle a fait mutiler, l’an dernier, son fils unique, pour l’exempter de la conscription. À moi qui parle, elle m’a demandé deux sous pour acheter du tabac.