Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

delle allumée au troisième étage de la bicoque Boivin, pour éclairer ce nom de Gautron, écrit à la craie jaune sur la porte ?

Le vieil homme eut un frémissement et ses cheveux blancs remuèrent comme si un souffle de vent eût passé dans leurs mèches rares.

— L’Amitié, tu as été mon valet ! s’écria-t-il avec une fébrile colère. L’Amitié, tu as gardé l’insolence des laquais ! j’ai le secret ! je suis seul à l’avoir. Si je voulais, après ma mort, vous resteriez aussi pauvres que des mendiants !

— Lecoq a eu tort ! décida le premier, le docteur Samuel.

Et tous les autres répétèrent :

— Lecoq a eu tort !

Le Père-à-tous entr’ouvrit d’un geste vif son gilet et sa chemise.

— Il n’y a rien là ! dit-il. Ah ! le scapulaire de la Merci, je ne le porte plus sur ma poitrine. Il est caché, bien caché, ma petite Fanchette elle-même ne saurait pas où le trouver ! le scapulaire qui vaut tous les diamants de la couronne ! le scapulaire qui dit où est le trésor ! Voyez ! vous pouvez me frapper, vous ne le trouverez pas dans l’appartement de mon corps ! J’ai défiance de vous. Vous êtes mes ennemis ! tous !

Il tremblait, et les mots bégayaient dans son gosier.

— Là ! là ! fit Lecoq d’un ton de bonhomie, je parie que le plan réussira tout de même. Il est un peu vieux style, mais ce sont encore les bons. Je me fais gloire d’avoir été votre serviteur, et je ne vois ici personne qui puisse vous aller seulement à la cheville. Eh ! vieux géant ! je demande par-