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quelques petites intrigues dont nous fîmes la conspiration carlo-républicaine.

» La chose n’avait pas de bon sens, elle eut du succès, et le général passa devant la haute-cour.

» Notre ami et collègue Nicolas, fils de Louis, dauphin de France, et par conséquent héritier légitime de la couronne de saint Louis, n’avait pas le sou. Je lui donnai l’affaire pour son établissement.

» J’aime faire les mariages, mes mignons. Mlle Ysole de Champmas est, ma foi, une fort appétissante personne, mais nous ne la voulions pas pour ses beaux yeux. Il ne s’agissait pas d’aller comme des corneilles qui abattent des noix. Avant de fourrer le général dans un pétrin politique où ses droits civils devaient être entamés, il fallait connaître à fond la situation de cette belle Ysole.

» Le prince alla aux renseignements et voici ce qu’il apprit :

» Ysole de Champmas a été bien et dûment légitimée par contrat ; nous en avons la preuve.

» On pouvait donc marcher.

» Grâce à nous, le général eut sa chambre au Mont-Saint-Michel et notre cher prince fit la cour à la charmante Ysole qui n’a aucune répugnance pour le métier de reine. Le problème était dès lors celui-ci : ouvrir la succession et faire Ysole unique héritière… »

— Et qu’est-ce que nous gagnons à cela ? interrompit ici Lecoq avec dédain.

— Nous faisons les affaires de Nicolas, dit Corona, tout uniment.

— La paix, mon neveu ! ordonna le colonel. Je réponds à l’Amitié : 1o, le conseil