Page:Féval - La Rue de Jérusalem, 1868.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

actes. Tout ce qui touche aux lettres, tout ce qui touche aux arts lui doit et lui rend une affectueuse reconnaissance. Ce qu’il a fait pour ceux qui tiennent le ciseau, le pinceau, le burin, la plume suffirait à couronner dans l’avenir la mémoire de dix Mécènes.

Et Mécène était opulent. Celui dont je parle a trouvé toutes ses ressources dans sa vaillante intelligence, dans l’amour ardent du bien qui lui emplit le cœur.

J’hésite à tracer son nom : il ne me l’a point permis ; mais il me semble que ce nom brillera d’un honneur plus pur au milieu du chemin ténébreux où notre récit passe, comme s’il s’engageait sous un noir tunnel.

Que le baron Taylor me pardonne si j’ai cédé au double désir de sanctifier cette page et de produire un frappant contraste.

En dehors de lui, je pense que personne ne me blâmera d’avoir laissé, dans un coin de mon œuvre, une trace de ma profonde estime pour un ami sincèrement vénéré.

— Mes chers enfants, poursuivit le colonel Bozzo de sa bonne vieille voix un peu cassée, le personnage intéressant de cette famille de Champmas était pour nous la sœur aînée, puisque la petite cadette n’est pas destinée à vivre.

» L’idée de mettre la politique en jeu était bonne en principe ; nous ne l’abandonnâmes point ; au contraire, nous fîmes de la politique le point de départ même de notre opération.

» Toulonnais nous fut, à cet égard, très utile, et ce brave général, qui regrettait bien un peu le temps passé, se laissa entraîner à