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commence, mes mignons ; taisez-vous.

« Le général comte de Champmas est un brave militaire qui nous a été désigné, il y a un an, par notre excellent collègue Nicolas, comme pouvant donner matière à spéculation. Il est très riche, et ce sont de bons biens qu’il a, au soleil. Sa famille se compose de deux filles : l’aînée, illégitime, mère inconnue ; la seconde, née dans le mariage. Mme la comtesse de Champmas est morte.

» La fille légitime est maladive et ne vivra pas. Notre premier dessein à Nicolas et à moi était de porter le général à réaliser sa fortune, sous prétexte politique. Une fois ses biens vendus et payés, on aurait saisi le moment pour liquider le général.

» La fillette ne comptait pas ; Toulonnais avait un jeune homme tout prêt pour payer la loi : le nommé Paul Labre qu’il a employé ultérieurement à un autre usage. »

— Celui-là ne vaut plus rien, dit Lecoq ; je le donne à qui voudra le prendre. Il est brûlé.

« — Sur ces entrefaites, reprit le vieillard, le général comte de Champmas ayant appelé près de lui sa fille aînée, l’idée d’une autre combinaison moins grossière naquit en nous.

» C’est l’exécution de ce plan, mis en œuvre avec le concours de l’association, que je vais avoir l’honneur de rapporter au conseil.