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LA GALERIE DU GÉANT.

front, comme pour garder ses yeux du jour déjà trop vif. Ce petit bras faible et délié montrait sa peau blanche à travers les mille trous des haillons qui le couvraient. Paddy passa ses doigts en riant par le plus large de ces trous, et pinça doucement la peau blanche.

Su se dressa sur son séant. Son premier mouvement fut d’être triste et de toucher son estomac qui souffrait tous les jours au réveil.

Ce matin elle ne souffrait pas.

— Oh ! ma sœur Su, dit le garçon, c’est fini !… il faut rire… Tu sais bien que nous n’aurons plus faim !

Une expression de bonheur se répandit sur les traits de la petite fille.

— C’est vrai ! c’est vrai ! répliqua-t-elle en joignant les mains. Nous n’aurons plus faim ! nous ne souffrirons plus ! nous serons bien heureux avec notre père Gib !

— Bien heureux, répéta Paddy, et que j’aurai de joie à vous voir toujours contente, ma petite sœur !

Su tendit sa joue ; ils s’embrassèrent en se roulant sur la paille.

Nous serons beaux, disait Su, la coquette ; beaux et frais comme les enfants des lords qui n’ont jamais eu faim dans leur vie !