sa retraite, il ralluma la branche de pin et trouva le courage de s’approcher de Morris.
Sa frayeur avait bien dissipé un peu les généreuses fumées de l’eau-de-vie de France, mais il était encore ivre à demi.
— Il s’est endormi là comme un bon garcon, murmura-t-il. Du diable si je ne le croyais pas mort !… Och ! och ! c’est bien heureux ! je n’aurais pas aimé à passer la nuit auprès d’un cadavre !
Il regarda durant un instant le visage défait et accablé de Morris, puis il leva la main pour l’éveiller. Mais il se ravisa.
— Il a grand besoin de repos et moi aussi, pensa-t-il. Si je l’éveille, il va m’interroger pendant deux heures, et j’ai si bonne envie de dormir !
Il bâilla et poursuivit :
— Reposez-vous, reposez-vous, Morris, pauvre chéri ! ce n’est pas moi qui voudrais vous éveiller, mon garçon !
Il bâilla encore, éteignit sa branche de pin, et se jeta sur la paille.
L’instant d’après, ses ronflements vigoureux se mêlaient aux sourds murmures du vent et de la mer.