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LA GALERIE DU GÉANT.

fond pour que la voix de Pat pût affecter son oreille.

La branche de pin était éteinte, et il régnait dans la salle une obscurité complète.

― Holà ! Morris, reprit le bon Pat, n’êtes-vous plus là, mon garçon ?… Je sais le nom de la femme et bien d’autres choses encore… Och ! mon beau fils, vous ne serez pas fâché de m′avoir envoyé là-bas, je vous le promets bien !

Morris ne répondit pas.

Pat s′avança en tâtonnant le long des murs, jusqu′à la couche de paille où il croyait trouver Morris étendu.

― Personne ! grommela-t-il ; oh ! le bon whiskey de France !… Morris, mon chéri, où êtes-vous ?… et de la viande comme au jour de la Noël !

Le silence continuait. Pat battit le briquet pour rallumer la branche de pin. Au moment où son bois mort s′enflammait, cette voix inconnue se fit entendre tout à coup.

La figure empourprée du paysan devint livide.

La branche de pin qui prenait feu s′échappa de ses mains et tomba sur le sol humide, où elle s′éteignit.

À sa lueur, qui avait brillé durant une seconde,