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QUATRIÈME PARTIE.

saisi, comme son esprit et sa volonté, par cette torpeur imprévue.

La retraite de Pat était un grand trou de forme ronde, dont le pavé de pierre polie disparaissait sous une épaisse couche de poussière. Ç’avait été autrefois une salle habitée par de plus nobles hôtes, car les murailles gardaient des traces de sculpture, et quelques pierres qui branlaient dans le mur montraient encore des débris d’insignes guerriers et d’héroïques emblèmes.

Mais tout cela était bien vieux, bien effacé, bien confus ! L’œil de l’antiquaire aurait pu seul déchiffrer les lignes des antiques devises grattées par la main patiente du temps. Pour des regards profanes, tout avait en ce lieu un aspect misérable et désolé. Çà et là, le long des murailles dégradées, s’amoncelaient des décombres. Partout régnait une malpropreté repoussante. Une mousse immonde tapissait les fentes et les crevasses, blessures du vieil édifice, comme la gangrène emplit et souille les plaies humaines. Les meurtrières étaient calfeutrées avec de la paille, mais le vent de mer, repoussé de ce côté, prenait sa revanche et se ruait à l’intérieur par une fenêtre ronde où restaient quelques tronçons de barreaux de fer.

Il n’y avait pour tous meubles que le billot où