cert lugubre. Il était composé de quatre hommes jeunes et forts qui entouraient, debout, un cercueil auprès duquel deux femmes s’agenouillaient.
C’étaient les quatre Mac-Diarmid qui priaient silencieusement pour leur frère mort.
Les oraisons cependant étaient achevées. On entendit successivement, de toutes parts, le son étouffé des cercueils touchant le fond des fosses, puis cet autre bruit sourd, que rien n’efface du cœur : le bruit de la première motte de terre qui résonne sur la planche funèbre…
La tâche commune était achevée. Tous les morts dormaient dans leur dernier asile. On disposa sur les fosses remplies des pièces de gazon coupées à l’avance, et le tapis de verdure qui recouvrait le sol du cimetière redevint uniforme. Toute trace de l’inhumation récente avait disparu.
Les prêtres s’éloignèrent. Après leur départ, les femmes reprirent à pas lents le chemin de leurs demeures.
Les cierges s’éteignirent.
Les hommes se rassemblèrent en groupes serrés sous les murs noirs de la vieille église.
— C’étaient de bons cœurs et de braves Irlandais ! dit Mickey au milieu du silence profond