s’il eût craint de n’avoir pas la force d’achever.
— Souhaitez-vous encore qu’ils reviennent, noble heiress ?… Ils sont tous ribbonmen, et cet homme, qui est leur ennemi mortel, est désormais en possession de leur secret !
— Sur mon salut, Jermyn, murmura Ellen dont la voix avait perdu déjà sa fermeté fière, je n’ai rien dit, je vous le jure !
— Vous croiront-ils ?… Moi, je ne vous crois pas.
— Je vous le jure ! je vous le jure ! répétait Ellen vaincue.
— Vous l’aimez tant ! dit Jermyn, qui, brisé par cette lutte trop longue, se sentait chanceler et défaillir, mais qui tombait vainqueur et qui triomphait avec un emportement sauvage ; cache-t-on quelque chose à son amant et à son maître ?… Il est là, noble Ellen, dans votre chambre où nul homme n’a jamais pénétré… Ah ! je vous le dis, je vous le dis, nos frères vont revenir !
Un instant auparavant, Ellen n’eût point voulu croire que sa terreur pouvait grandir encore et devenir plus accablante ; elle se trompait. Devant Jermyn seul, un vague espoir lui restait toujours, parce qu’elle savait que Jermyn était son esclave ; mais les Mac-Diarmid, qu’elle attendait