Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
LA GALERIE DU GEANT.

kenwell, qui baissait la tête maintenant et croisait ses bras sur sa poitrine.

— Milord, dit-il en voyant que Montrath, malgré l’ordre reçu, portait la main à son second pistolet, vous n’avez plus qu’un bras, n’essayez pas de résister, nous avons affaire à Morris Mac-Diarmid, et le diable sait ce qui nous l’envoie… Le plus sage est d’en passer par ce qu’il voudra.

— Nous sommes deux contre un ! s’écria Montrath dont le pistolet sortait déjà de sa ceinture à moitié.

Morris avait le shillelah levé.

Crackenwell s’élança sur Montrath, et se chargea lui-même de le contenir.

— Permettez ! répliqua-t-il ; contre Morris Mac-Diarmid, c’est quatre qu’il faut être… La bataille est finie ; capitulons.

Montrath se débattit durant un instant, puis il baissa les yeux d’un air sombre, et demeura immobile.

Morris resta pensif durant une seconde. Ces deux hommes étaient en son pouvoir, et sa raison lui disait que, s’il les laissait échapper, le danger pourrait renaître plus terrible.

Mais tuer froidement les ennemis qui ne se défendaient plus…