elle. Je veux m’habiller et voir si Montrath est toujours aussi heureux que jadis dans le choix de ses servantes…
Elle était de charmante humeur. Ce fut en chantant d’une voix rauque et faussée qu’elle se livra aux soins de la femme de chambre. Celle-ci arrangea de son mieux les magnificences disparates qui composaient la toilette de mistress Wood ; elle méla l’or, le velours, la soie, les perles, les dentelles et les panaches. L’ancienne servante avait de tout cela.
Cette laborieuse toilette achevée, mistress Wood se rendit au salon. Elle y arriva la première.
— Eh bien ! eh bien ! dit-elle, on me traite ici un peu sans façon, ce me semble ! Faites prévenir milord… faites prévenir lady Montrath, et aussi la jolie miss dont j’ai oublié le nom… Si maître Crackenwell est au château, je désire le voir. Dites-leur à tous de se presser : j’attends !
Mary Wood s’installa dans sa causeuse de la veille et tâcha de feuilleter un album pour tuer le temps. Mais les croquis, achetés à prix d’or et signés des noms les plus illustres de l’Europe, n’eurent point le don de lui plaire. En fait de dessins, mistress Wood n’aimait que les gra-