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TROISIÈME PARTIE.

vis-à-vis les uns des autres, tandis que Mac-Diarmid s’acculait à la base du cap, à quelques pas de là.

— Chargez-le ! s’écria Mary Wood, dont la tête échauffée déjà se montait.

— Prenez garde ! dit Morris tranquillement.

Les quatre valets n’avaient point un énorme désir de tenter l’aventure. Ils s’ébranlèrent néanmoins à la voix de leur maîtresse et s’avancèrent au-devant de Morris, serrés les uns contre les autres.

Mac-Diarmid leva de nouveau son long bâton. On entendit le bois sonner contre l’acier une demi-douzaine de fois. Deux des valets tombèrent avec une tache sanglante à la tempe. Morris était à vingt-cinq pas déjà, courant vers le rivage.

Francès joignait les mains ; elle souriait, et remerciait Dieu tout bas.

Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait Morris sortir vainqueur d’une lutte inégale.

Le combat n’avait pas duré plus d’une seconde.

Les deux valets qui restaient saufs n’auraient point su dire comment Morris avait passé au milieu d’eux. Ils le regardaient s’éloigner, ébahis et penauds.