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LE CHATEAU DE MONTRATH.

Diarmid devenait plus critique, Francès se sentait l’aimer davantage. Il y avait dans son cœur noble un trésor de dévouement généreux.

Le regard de Montrath n’avait fait que glisser sur les deux jeunes femmes ; mais il avait remarqué leur attention avide, et son malaise s’en était augmenté. Entre Mary Wood, qu’il savait disposée à ne rien ménager, et ces regards qui l’épiaient ardemment, il subissait une véritable torture.

— Voyez, Fanny, murmura lady Montrath à l’oreille de sa compagne, comme il souffre et quel est sur lui le pouvoir de cette femme !…

Francès ne répondit point et fit un geste qui demandait le silence, parce qu’on venait encore de prononcer le nom de Morris.

— Ce Morris, avait dit Montrath en baissant la voix jusqu’au murmure, vous a enlevé un objet au bas de la montagne… J’ai vu cela… Au nom du ciel, Mary, en quoi cet objet peut-il tenir à nos secrets, et que dois-je craindre ?…

Mary bâilla.

— Parlez plus haut, dit-elle. Ces jolies dames tendent le cou tant qu’elles peuvent, et ont peine à vous entendre.

Montrath se leva, pourpre de colère ; sa bouche s’ouvrit tandis qu’il jetait à sa femme un re-