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TROISIÈME PARTIE.

un flacon de rhum et des verres. Lord George savait ce que mistress Wood entendait par le mot rafraîchissements.

Celle-ci prit un verre et le tendit au valet, qui l’emplit.

— À votre santé, milady ! dit-elle en s’inclinant gravement.

Elle but, et tendit de nouveau son verre ; le domestique l’emplit une seconde fois.

— À votre santé, miss ! reprit-elle en adressant un salut à Francès.

Elle vida son verre d’un trait, et le domestique le remplit encore.

— Montrath, à votre santé ! poursuivit-elle ; nous sommes de vieux amis, et je suis sûre que vous avez du plaisir à me revoir.

Une troisième fois le verre toucha sa lèvre, et se renversa vide.

Sa joue s’anima, et son œil eut un éclair.

— Encore un coup, vieux Nick ! dit-elle au domestique. Je boirai votre santé comme les autres, mon camarade… Qui sait si vous ne serez pas quelque jour un homme d’importance ?… Les valets de Montrath sont sujets à devenir maîtres…

Elle but, replaça le verre sur le plateau, et ajouta en se renversant sur son fauteuil :