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DEUXIÈME PARTIE

monde et dans l’autre !) a consenti la fatale union !…

« Désormais l’esclavage est de droit. L’Irlande est une province conquise. Ses fils eux-mêmes ont signé le pacte de son asservissement…

« Oh ! et voyez comme il se débat sous le réseau de lois qui l’enlace, cet homme, ce tribun, qui a donné sa vie à l’ardent amour de l’Irlande !

« Il est puissant. Sa pensée soulève des millions de cœurs. Derrière lui se range une innombrable armée.

« Mais que peuvent ces soldats sans glaives ? Cet homme menace d’une main l’Angleterre, mais de l’autre il retient l’Irlande irritée, et l’Angleterre a confiance en la force de cette main qui comprime le vouloir d’un peuple depuis de longues années. Elle ne cède pas, parce qu’elle se dit : « O’Connell est entre nous et la colère de l’Irlande ! »

« Et les jours passent ; l’iniquité demeure ; la misère grandit. Elle croît, elle croît sans cesse, cette maladie mortelle qui ronge au cœur la vaillante Erin et qui ne laissera plus bientôt sur le vert domaine de nos pères que le cadavre d’un grand peuple !

« Ô Daniel O’Connell ! verbe fort, puissant gé-